Bactéries
La staphylococcose est une infection opportuniste qui se manifeste surtout au niveau locomoteur. Elle est responsable de baisses des performances zootechniques, de saisies à l’abattoir et de toxi-infections alimentaires.

L’agent de la maladie et son pouvoir pathogène


Les staphylococcoses sont provoquées majoritairement par Staphylococcus aureus mais on retrouve parfois  d’autres (S.sciuri, S.lentus, S.saprophyticus, S.epidermitis, S.cohnii, S.gallinarum). S. aureus est un coque Gram positif, qui en microscopie forme des grappes.  S .aureus  se cultive facilement sur des géloses au sang (colonies visibles en moins de 24h à 37°C). Attention, les cultures de plus de 24h pourront prendre un aspect Gram négatif.  Les S .aureus  présentent des propriétés β-hémolytiques, catalase positives et coagulase positives. La plupart des autres staphylocoques sont coagulase négatives (mais elles sont généralement peu pathogènes en volailles).

Le pouvoir pathogène tient à la production de nombreuses toxines et enzymes lytiques.

Impact sur la santé publique


S. aureus est un agent de toxi-infections alimentaires collectives. Il y a contamination des carcasses à l’abattoir, soit par des souches endémiques de l’abattoir (origine aviaire), soit par les mains des ouvriers. On a mis en évidence des souches résistantes à la méthicilline en abattoir dans certains pays. On craint le risque transmission de gènes de résistance entre les espèces aviaires et humaines. L’Homme peut par ailleurs s’infecter par des traumatismes cutanés.

Les données épidémiologiques


Les staphylocoques sont ubiquitaires et des hôtes naturels de la flore de la peau et des muqueuses. Toutes les espèces aviaires sont sensibles aux staphylococcoses. Les staphylocoques sont relativement résistants, notamment dans les exsudats. L’incubation est relativement courte (à partir de 48 à 72 heures).

Les infections ont lieu suite à une rupture des barrières physiques et immunitaires de l’animal : inflammation des muqueuses, lésions cutanées (macération, objets acérés, interventions chirurgicales comme l’épointage et le dégriffage, vaccinations parentérales, mauvaise fermeture de l’ombilic) ou infections immunosuppressives (maladie de Gumboro, anémie infectieuse, maladie de Marek).

Les manifestations cliniques de la maladie


Symptômes
  • Ils sont révélateurs de la voie d’entrée de la bactérie. Sont touchés le plus souvent les os, les articulations et les gaines tendineuses au niveau des pattes. Le tableau est donc orienté vers des troubles locomoteurs.
  • On observe d’abord des animaux avec les plumes ébouriffées, boiteux et  fiévreux. Ensuite, survient une dépression sévère et la mort en cas de septicémies. Les animaux survivants présentent des articulations gonflées et peinent à rester debout. La mortalité peut aussi survenir après une évolution à bas bruit pendant plusieurs semaines sous formes d’ostéomyélites.
  • D’une manière plus générale on constate des diminutions de performances de croissance (difficultés à se déplacer jusqu’aux sources d’aliment) et de ponte.
Lésions
  • Appareil locomoteur : ostéomyélites (zones de lyses avec un exsudat caséeux, qui fragilisent les os) au niveau du fémur proximal  et du tibiotarse proximal principalement. Lors de la désarticulation de la hanche, on pourra à l’autopsie observer des ruptures de la tête fémorale. Outre les os longs il peut y avoir atteinte vertébrale. On constate aussi des synovites et des arthrites. Les troupeaux de reproducteurs sont souvent concernés par des arthrites tibiotarsiennes et des phalanges. Enfin, on peut également observer des abcès au niveau des pâte appelés « bumblefoot » en anglais.
  • Tégument : lors d’anémie infectieuse  S .aureus peut être impliqué dans le processus de dermatite gangréneuse. Par ailleurs, les staphylocoques peuvent conduire à la formation d’abcès au niveau des pattes et notamment compliquer les ampoules de bréchet*.
  • Viscères : une infection via l’ombilic peut provoquer des lésions d’omphalites. Les processus septicémiques peuvent conduire à l’apparition de points de nécrose sur le foie.
  • Chez les dindes on décrit à l’abattoir un syndrome ostéomyélite et foie vert où l’on peut mettre en évidence des staphylocoqies.

* L’ampoule du bréchet ou bursite sternale correspond à une réaction inflammatoire sous-cutanée au niveau du bréchet. Ce sont le poids de l’animal reporté au niveau  du bréchet et les frottements avec la litière (surtout si elle est dégradée) qui conduisent à cette réaction. L’ampoule formée par le liquide inflammatoire peut ensuite s’infecter, notamment avec des staphylocoques.

Le diagnostic


Mise en évidence

Elle se fait par culture sur gélose au sang à partir des exsudats ou à partir des organes lésés et par les tests biochimiques standards (test de la catalase, teste de la coagulase).

Diagnostic différentiel

Il se fait avec les germes septicémiques (E.coli, P.multocida, S.Gallinarum), impliqués lors de boiterie (M.synoviae, reovirus) et de manière générale ceux qui sont impliqués au couvoir et lors de surinfections traumatiques.

La prévention et le contrôle de la maladie


Prévention

Les staphylocoques étant ubiquitaires on cherchera surtout à prévenir les causes traumatiques et les maladies immunosuppressives (vaccination contre la maladie de Gumboro et l’anémie infectieuse). Un bon maintien de la qualité de la litière est primordial.

Traitement

Les traitements antibiotiques sont généralement efficaces, à condition de bien cibler le traitement après réalisation d’un antibiogramme.

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