Parasites
Le « pou rouge » est le principal ectoparasite affectant les poules pondeuses.

L’agent de la maladie et son pouvoir pathogène


Le pou rouge ou Dermanyssus gallinae est un acarien hématophage, du sous-ordre des Gamasoidea, de la famille des Dermanyssidés. C’est un parasite intermittent se reproduisant dans le milieu extérieur avec hématophagie nocturne. Son cycle de reproduction est rapide, 5 à 9 jours, avec 5 stades de développement : œuf, larve, protonymphe, deutonymphe, adulte. Il est lucifuge.

L’adulte mesure environ 0.7*0.4mm. Il a des stigmates apparents entre la 2ème et la 3ème paire de pattes. Son hypostome est pointu et dépourvu de dent. Les pattes sont regroupées en un seul groupe antérieur. Ses chélicères sont longues et filiformes. Sa face dorsale porte une seule plaque, avec un écusson anal triangulaire. La cuticule est transparente. La femelle a une couleur variant du gris au rouge, selon le sang ingéré.
Elle pond dans l’environnement de l’hôte dans les 12-24h suivant son 1er repas sanguin. Chaque ponte, d’environ 7 œufs à chaque fois, nécessite 1 repas préalable. Si la température est convenable, les œufs éclosent dans les 48-72h. Les larves deviennent adultes en 2-4 jours. Elles ne nécessitent aucun repas avant leur transformation en protonymphe. Les métamorphoses proto-deutonymphe et deutonymphe-adulte nécessitent 1 repas à chaque fois.
Le pou peut survivre pendant plusieurs mois sans s’alimenter.
Il peut être vecteur d’agents pathogènes : Salmonelles, virus (Marek, Newcastle,…) 

Un autre pou rouge est apparu ces dernières années dans nos régions. Il s’agit de Ornythonissus sylviarum, anatomiquement très semblable.

Les données épidémiologiques


On retrouve fréquemment le pou rouge dans les poulaillers de poules pondeuses plein air ou de l’agriculture biologique. Les élevages en cage peuvent être également concernés. Les élevages de chair sont moins sujets aux infestations par les poux rouges ; les animaux ont en effet une durée de vie économique brève, et le processus de nettoyage-désinfection entre 2 bandes est plus strict.
Les poulets sont les hôtes les plus rencontrés mais le pou rouge peut aussi concerner les élevages de dindes, les pigeons, les canaris et des espèces sauvages. On en trouve également sur les rongeurs qui peuvent représenter un vecteur d’introduction dans le poulailler. Enfin, l’homme peut également être un hôte (démangeaisons).

La plupart des infestations ont lieu entre octobre et mars.

Le problème des poux rouges est en recrudescence du fait de l’apparition de résistances aux acaricides, et de l’interdiction de traiter les poules ou leur proche environnement pendant la ponte avec des produits susceptibles de laisser des résidus dans les œufs.

Les poux craignent la lumière et ne se déplacent que la nuit. On ne les retrouve sur leurs hôtes que lors du repas sanguin. Leurs gîtes habituels sont les anfractuosités, les fentes, les alvéoles ou crevasses dans certains matériaux : bandes à œufs, dessous de mangeoires, montants des cages. On les trouve aussi beaucoup au niveau des équipements en bois (perchoirs, nids, caillebotis). On les trouve également dans les fientes sèches ou les amas de plumes.

Les manifestations cliniques de la maladie


Les conséquences de la présence de poux rouges dans un élevage sont principalement économiques.
Le pou rouge entraîne chez l’animal un nervosisme exacerbé, provoquant des problèmes de picage et de cannibalisme. Il peut être à l’origine de chute de ponte, d’augmentation de la consommation, d’anémie (lors d’infestations massives), de mortalité et d’œufs tâchés par les poux écrasés (points rouges sur les coquilles). Dans certains cas, les poux peuvent provoquer de la mortalité.

Avec D. gallinae, l’animal présente une anémie sans atteinte de la moelle osseuse, contrairement à O. sylviarum.

Le diagnostic


Le diagnostic s’effectue en observant les parasites ou leurs déjections sur les oiseaux ou dans le milieu extérieur.

La prévention et le contrôle de la maladie


Actuellement il n’existe pas de solution pour éradiquer définitivement les poux rouges d’un bâtiment. La stratégie repose surtout sur la prévention avec pour objectif de limiter la population de poux rouges au cours du vide sanitaire à un niveau assez bas pour ne pas gêner le lot suivant. Souvent, après 3-4 mois, on a une recrudescence. On peut aussi recommander de procéder à des flashs lumineux la nuit, ce qui peut améliorer la propreté des œufs.

Les produits naturels

Ils sont autorisés quel que soit le mode de production. Leur coût est élevé. Ils ne permettent pas d’éliminer les poux mais de limiter leur population à un niveau compatible avec le bien-être des oiseaux. Ils sont sans danger pour l’animal et l’utilisateur, n’entraînent pas de résidus dans les œufs ou la viande et ne nécessitent pas de délai d’attente.
On peut citer des produits à base de silice qui détruisent la cuticule de l’insecte en provoquant sa déshydratation, et des produits à base d’extraits de plantes qui bloquent leur fonction digestive et/ou respiratoire. Il existe également sur le marché un produit à base de spinosad.
Il existe également des prédateurs naturels du pou : Taurrus pro et Androlis pro. On peut citer le DDRA : substance sécrétée dans les glandes uropygiales du canard.

Les solutions chimiques

Il existe différentes classes de produits : organophosphorés (nombreuses molécules efficaces, coûts réduits, tous utilisables en l’absence des animaux : phoxim, azamethiphos, dichlorvos, trichlorfon). Etofenprox (action par contact)
Le traitement s’applique par pulvérisation ou par thermonébulisation. Leur utilisation est interdite en élevage biologique.
On peut aussi procéder au gazage par du bromure de méthyle, technique efficace mais onéreuse.
Il existe également sur le marché d’un nouvel acaricide à base de Phoxim (organophosphoré) qui peut être pulvérisé sur les surfaces en présence des animaux (sans délai de retrait pour les œufs). Il existe également sur le marché des biocides larges spectre à base d’ammonium quaternaire, de glutaraldéhyde et de deltaméthrine (insecticide).
Il existe une nouvelle molécule : le fluralaner (disposée dans l’eau de boisson)

En pratique

  • Utiliser en rotation les familles de molécules (pyréthrinoïdes, organophosphorés, amitraz) pendant le vide sanitaire, afin d’éviter les résistances.
  • Profiter du vide sanitaire pour traiter le bâtiment de ponte et les poussinières.
  • Utiliser des produits ayant une AMM lorsque les animaux sont présents.
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